
Herbe commune, l'aigremoine (Agrimonia eupatoria L., de la famille des Rosacées) a joui d'une très grande réputation dans le passé. On en faisait le spécifique des maladies chroniques du foie, indication oubliée de nos jours mais qui mérite d'être vérifiée à la lumière de témoignages anciens. Riche en tanin, elle reste un astringent efficace, utile en usage interne dans les troubles digestifs avec diarrhée (infusion de feuilles et de sommités à 3% ; 3 à 5 tasses par jour ; également dans l'insuffisance hépatique) ; en usage externe, elle est utilisée en gargarismes fréquents dans les angines et les pharyngites (décoction à 10% ; usage très populaire autrefois), en lotions et compresses sur les plaies torpides et particulièrement les ulcères variqueux (vin : 200 g de plante par litre ; bouillir 5 minutes, infuser 1 heure, d'après H. Leclerc). L'infusion légère des bourgeons, rosée, un peu aromatique, agréable, a valu à la plante son nom de "thé du Nord".
La décoction d'aigremoine a été utilisée en Russie comme anthelminthique pour le bétail. Elle a également un pouvoir tinctorial (jaune d'or).
-Pierre LIEUTAGHI